84
16 h 45
Constance sortit dans le soleil de la fin de l’après-midi, une bouteille d’eau à la main. Elle en but une gorgée, la referma et jeta la bouteille encore presque pleine dans une poubelle de recyclage.
Deux minutes plus tard, un ado arriva sur un skate. Il souleva le couvercle de la poubelle, prit le sac plastique et repartit avec. N’importe qui aurait pensé qu’il allait déposer son contenu dans une borne de recyclage automatique, histoire de gagner 1 ou 2 dollars.
En fait, il allait retrouver Dark, qui lui en avait donné 20 pour sa peine.
Avec Wycoff et les agents de l’Unité noire qui surveillaient leurs moindres mouvements et échanges informatiques, Riggins, Constance et Dark en étaient rapidement convenus : le meilleur moyen de communiquer était de recourir aux bonnes vieilles recettes. Celles que plus personne n’utilisait. Comme le coup du message caché dans une bouteille d’eau minérale en plastique encore pleine.
En réalité, Constance avait bricolé un double fond avec une autre bouteille, des ciseaux et un peu de colle. Le bas était plein d’eau, tout comme la moitié supérieure. Mais le message entre les deux restait bien au sec.
Dark dévissa la bouteille et glissa un doigt sous l’étiquette, là où se trouvait le joint. Il retira le petit mot qui contenait une adresse : « 6206 Yucca ».
Il connaissait la rue, qui donnait sur Hollywood Boulevard. C’était logique. Elle n’était pas très loin de l’église que Sqweegel avait incendiée. Était-il dans les parages depuis le début ? Cela aurait expliqué pourquoi il se déplaçait si facilement dans Los Angeles.
Peut-être Sqweegel n’était-il pas venu à L.A. spécialement pour le harceler. Peut-être habitait-il cette ville depuis toujours.